Nicolas Lang : “Quand tu gagnes un titre, tu as toujours envie d’y regoûter”

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asvelbasket.com

Nicolas Lang (1,99 m, 26 ans) a déjà un palmarès bien fourni, double Champion de France (2012 et 2016), médaillé d’Or au Championnat d‘Europe U20 (2010), vainqueur de la Semaine des As (devenu la Leaders Cup) en 2012 et vainqueur de la Coupe de France (2011 et 2012). L’enfant de Mulhouse récent champion de France avec le club de l’ASVEL dirigé par un certain Tony Parker, a accepté de se confier pour Laysitup sur son (heureuse) aventure lyonnaise et sur ses attentes pour la saison à venir.

La saison dernière tu as signé en faveur de l’ASVEL pour une durée de 3 ans, ce qui est assez rare pour débuter, comment cela s’est passé ?

Cela s’est fait assez naturellement en fait. Je sortais d’une saison compliquée à Paris où l’on a pas gagné de titres, ni même été en playoffs et l’ASVEL cherchait quelqu’un dans mon profil. Après le but c’était vraiment de rentrer dans un projet, le club ne voulait pas recruter un joueur pour une seule saison mais essayer d’avoir une continuité que ce soit avec moi ou encore Charles (Kahudi) par exemple, et jusqu’à maintenant ça se passe plutôt bien.

Lors de des deux saisons au Paris-Levallois, Gregor Beugnot ton coach de l’époque nous avait confié que indépendamment de sa volonté tu n’avais pas eu les responsabilités escomptées, est-ce la raison principale de ton départ ?

Non mon départ s’explique par le fait que moi je ne voulais pas rester et le club ne voulait pas me garder tout simplement. À aucun moment nous avons eu des discussions orientées vers une prolongation de contrat. C’est assez bizarre parce que la première année ça s’était plutôt bien passé et j’étais vraiment content, on avait réussi à se qualifier pour les playoffs et surtout on avait une très bonne ambiance. Puis lors de ma deuxième saison, on a rajouté des « pièces » en plus au sein de l’effectif et ça n’a jamais pris. Si c’était à refaire on le referait surement différemment moi le premier, mais voilà aujourd’hui je ne serai pas à l’ASVEL. Puis je n’ai pas été le seul à pâtir de cette situation regardez Blake Schilb, il était génial avant Paris, arrivé à Paris il a connu une saison compliquée avant de remporter la saison passée l’Eurocup avec Galatasaray. Et je peux en citer d’autres…

Mais je garde quand même de bons souvenirs de cette aventure, car il n’y a pas que le basket dans la vie, vivre à Paris c’est au moins une chose à vivre dans sa vie. Après je me répète mais la première année s’est très bien passée, mais le départ d’Andrew Albicy à l’époque nous a fait très très mal. On a toujours des leçons à tirer d’expériences comme celle-ci, sur le plan humain je me suis fait plein d’amis notamment ceux composant l’équipe lors de ma première saison (2013-2014).

Depuis que tu es rentré sur le circuit professionnel (en 2009) tu n’avais évolué que sous les ordres de Gregor Beugnot, comment s’est passé pour toi le changement de coach avec JD Jackson ?

Le changement s’est très bien passé, j’avais souvent l’habitude de jouer contre JD et j’ai eu de bons échos à son égard. Mais bon après tu ne peux jamais trop savoir tant que tu n’as pas joué sous les ordres d’un coach, mais je n’ai vraiment pas été déçu et ça dès le début de ma première saison l’année passée.

Puis le jeu collectif mis en place et le Q.I. basket me convient parfaitement, c’est un style qui met un peu de temps à être assimilé mais une fois maitrisé c’est du bonheur.

Tu as signé dans un des plus gros club français sur le plan historique, est-ce que chaque jour l’attente autour de ce club se ressent plus qu’ailleurs ?

Honnêtement même pas, parce que moi en venant de Chalon (sur Saône) j’ai connu cette pression où tout tourne autour du basket. Au Paris-Levallois aussi, quand tu perds un match tout est remis en question donc voilà mais après l’ASVEL oui tu as un peu de pression de part l’histoire de ce club et aussi parce que Lyon est une grande ville sauf qu’on la ressent beaucoup moins grâce aux dirigeants qui font tout pour nous l’enlever.

Est-ce que c’est spécial pour toi de jouer pour un président tel que Tony Parker ?

Bien sûr car déjà c’est rare qu’un président t’appelle c’est plutôt le rôle du G.M. (Général Manager) ou bien du coach, puis là en plus c’est Tony Parker donc forcément c’est spécial. Avec lui tu peux vraiment parler basket : techniques, tactiques et il te comprend, il sait ce que tu vis lui même étant encore joueur. Il vit avec une pression puissance dix par rapport à nous, donc oui ces échanges sont assez spéciaux.

Ton palmarès sur le plan français est déjà impressionnant à seulement 26 ans, double Champion de France (2012 et 2016), Semaine des As (2012) et double vainqueur de la Coupe de France (2011 et 2012), qu’est ce qui te motive aujourd’hui ?

C’est toujours pareil pour moi, peu importe ce que tu gagnes. Tu sais moi après un match si on perd je suis dans le vestiaire et je suis super déçu, je ne me dis pas « ah ce n’est pas grave j’ai déjà gagné ci ou ça… ». Chaque match pour moi est un autre challenge et je suis un compétiteur. En plus je suis de mauvaise foi (rires) même quand je joue aux cartes, je suis très mauvais perdant. J’aime beaucoup moins perdre que j’aime gagner si je peux résumer.

Cette saison 2016-2017

En étant tenant du titre, l’objectif est bien évidemment le « back to back » ?

Oui l’objectif est clair. Quand tu gagnes un titre, tu as toujours envie d’y regoûter. C’est tellement une sensation de bonheur extrême que tu vis avec un groupe qui ne sera jamais renouvelé à l’identique l’année suivante donc ce sont vraiment des moments que tu partages. C’est très éphémère mais tellement beau.

Malgré la densité de notre championnat, vois-tu une ou deux équipes au-dessus du lot ?

À ce jour cela ne signifie pas grand chose, c’est vraiment en playoffs que tu vois le vrai niveau des équipes. Ce n’est pas parce qu’une équipe est au top en octobre, qu’elle le sera en mai. Par exemple on a déjà connu une saison où Gravelines n’avait perdu que quatre matchs dans la saison, avant de se faire sortir au premier tour des playoffs. Puis en France ça va tellement vite tu perds le premier match à la maison, tu es direct sous pression donc la vérité d’aujourd’hui ne sera pas celle de la fin de saison. Pas mal d’équipes comme nous ont besoin de toute la saison pour développer correctement leur jeu pour être prêtes pour le début des playoffs.

Lors de la deuxième journée vous avez de nouveau battu la SIG Strasbourg (après l’avoir remporté en 5 manches lors de la finale de ProA la saison passée) chez elle, vous êtes clairement leur bête noire, comment te l’expliques-tu ?

Pour le match de ce début de saison, je n’ai pas trouvé ça bizarre parce qu’il y avait tellement de nouvelles têtes des deux côtés que bon c’était pas comparable. Plus de Vincent Collet sur le banc, ou encore de Louis Campbell le meneur charismatique de la SIG.

Quels sont les objectifs à titre individuel et collectif que tu te fixes pour cette saison à venir ?

Individuellement j’en ai évidemment, mais je n’en parlerais jamais dans la presse, car en France tu peux vite passer pour une personne arrogante si tu dévoiles tes ambitions. Après collectivement c’est dommage que l’on soit déjà éliminé de la Coupe de France, en s’étant incliné la saison dernière en finale (face au Mans) j’aurais bien aimé la remporter cette année. Mais la priorité reste le titre de Champion de France.

Actuellement vous êtes 9ème du championnat avec 3 victoires en 6 matchs, est-ce l’adaptation des nouvelles recrues ou le fait d’avoir une cible dans le dos qui fait que votre mise en route est compliquée ?

Oui il y a un peu de tout ça. C’est vrai que l’on eu aussi des blessés, des nouveaux joueurs. Après sur nos douze premiers matchs toutes compétitions confondues, on en a joué neuf à l’extérieur quand même, ce n’est donc pas le calendrier idéal. Mais on sait que le processus va être long, on ne va pas paniquer mais il ne faut pas que l’on tombe dans la facilité mais au contraire que l’on se serve de cette « bonne » pression qui n’a jamais fait de mal à personne.

Tu réalises un bon début de saison sur le plan personnel (11,7 points, 3,7 rebonds, 1,6 passes décisives pour 11 d’évaluation en 29 minutes de jeu en moyenne), malgré un shoot longue distance un peu moins performant qu’à ton habitude (34,5) ce qui est pourtant ta spécialité. Est-ce un signe d’évolution dans ton jeu ?

Oui mon jeu évolue d’année en année, après on cherche tout le temps à progresser à améliorer notre jeu dans différentes situations.

Quel est ton opinion sur la nouvelle réglementation mise en place par la LNB, portant sur la diminution du nombre de « JFL » (4 au lieu de 5 auparavant) au sein des équipes de ProA et ProB ?

Je pense que c’est dommage, surtout quand tu vois tous ces joueurs français que tu connais au chômage, tu te dis que ça pourrait être toi…

Après mon avis c’est qu’il va vraiment falloir un jour, s’asseoir autour d’une table et mettre les choses à plat. Car la baisse du nombre de JFL c’est un fait, mais ce n’est que la partie visible de l’iceberg, mais il y a plein d’autres problèmes à régler. Après je ne suis surement pas le mieux placé pour en parler. Il y a des bons joueurs actuellement au chômage et ça c’est triste…

Cette année vous disputez la nouvelle compétition lancée par la FIBA, la Basketball Champions League, comment analyses-tu le niveau en général ? Les clubs français ont une bonne carte à jouer ?

Le niveau est plutôt correct après je ne connais pas le niveau de l’Eurocup cette année, tu sens notamment dans notre poule que tout le monde peut battre tout le monde. C’est assez dense, après on ne va pas se mentir c’est très loin de l’Euroleague… Les clubs français ont forcément une carte à jouer dans cette compétition. Nous on commence par disputer quatre matchs à l’extérieur, le mec qui fait les calendriers il va falloir qu’il m’explique comment il fait pour faire jouer une équipe quatre fois à l’extérieur de suite pour commencer…

Il faut penser aux joueurs aussi, ce n’est pas « hop on pose les matchs comme ça et on joue… ». Même pour les gens qui suivent le basket c’est incompréhensible, si tu ne te renseignes pas tu ne peux comprendre le système de qualification c’est assez compliqué… Notre but reste quand même de jouer notre chance à fond dans cette compétition. 

Nicolas si tu…

…en tant que passionné, devais choisir un vin pour un repas entre amis ?

Un Riesling de chez Albert Mann.

… si tu avais une anecdote à nous raconter ?

J’en ai plein, mais aucune ne me vient en tête là (rires)

… t’imagines dans 5 ans ?

Ah (rires) je ne sais pas du tout, je ne me projette jamais aussi loin.

Puis si l’on devait vous souhaiter quelque chose…

D’avoir toujours la même famille que j’ai actuellement après le reste ce n’est pas important.

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