Le conflit entre la FIBA et l’organisme de l’Euroleague et de l’Eurocup (l’ECA) n’est plus un secret. La France qui a décidé de suivre les directives de la FIBA pour ne pas subir des sanctions promises mais non tenues, ressent maintenant les effets dommageables pour l’attractivité de sa Pro A. Mais la situation pourrait être amenée à évoluer.
Selon le président de la LNB Alain Béral, la France serait bien mieux financièrement aujourd’hui et la Pro A serait de nouveau prête à se confronter à la “crème” basket européen. Dans une conférence de presse début janvier, il déclarait même qu’il serait invraisemblable pour l’Euroleague de se passer du marché français.
“Aujourd’hui, on est considéré comme étant mieux au niveau financier. Mieux que certains qui sont aujourd’hui en Euroleague… La France est au milieu de l’Europe avec 66 millions d’habitants, soit autant de prospects pour l’Euroleague qui a besoin de vendre son produit partout dans le monde, en Afrique, en Asie, aux Etats-Unis, en Amérique du Sud ET aussi en France.”
« On ne peut pas nous éviter. Pour plusieurs raisons. L’Euroleague, c’est une entreprise commerciale, c’est le meilleur championnat du monde après la NBA. Alors, même si on n’était pas prêt à y être sportivement, même si on était en retard par rapport à l’ensemble du mouvement européen du sport, on avait gagné le droit d’avoir deux clubs (Limoges et Strasbourg saison 2015-2016).
Aujourd’hui, on est considéré comme étant mieux au niveau financier. Mieux que certains qui sont aujourd’hui en Euroleague… La France est au milieu de l’Europe avec 66 millions d’habitants, soit autant de prospects pour l’Euroleague qui a besoin de vendre son produit partout dans le monde, en Afrique, en Asie, aux Etats-Unis, en Amérique du Sud ET aussi en France. Et c’est quand même anachronique alors qu’ils sont déjà obligés de se passer de l’Angleterre parce qu’il n’y a pas là-bas de basket, de se passer d’un pays où il y en a avec une ligue qui a un budget de 15 millions, ce qui était le budget de l’Euroleague il y a quatre ans. C’est très au-dessus de ce qu’il y a ailleurs sinon en Espagne et en Allemagne. Ce n’est pas normal de se passer d’un marché comme ça alors qu’il y a ici des amateurs de basket qui sont prêts à regarder, à payer. La preuve c’est que la télévision donne 10 millions à la ligue pour diffuser son basket (groupe SFR pour SFR Sport 2).
Par ailleurs, la Basketball Champions League, qui est considérée comme la deuxième ligue après l’Euroleague aux côtés de l’Eurocup, a négocié un contrat avec la télévision (NDLR : groupe Canal+ pour Canal+ Sport) alors que l’Eurocup n’a jamais réussi à le faire. Ça l’Euroleague l’a tout de suite vu. Ils ne peuvent pas se passer de cette économie là. Les chaînes de télévision en France seront encore plus intéressés par l’Euroleague s’il y a des clubs français (BeIN Sport a actuellement les droits sur l’Euroleague en France). »
“Aujourd’hui, avec des matches allers et retours, prendre des branlées toute la saison, ce n’est pas très efficace pour ensuite le championnat national car on est blessé et les blessures au cerveau ça peut faire aussi mal que les fractures sur le corps !”
« Je me bats depuis toujours pour que le champion de France puisse accéder à l’Euroleague. Mais en face, l’Euroleague est devenue fermée. Onze clubs ont une garantie quasiment à vie même s’ils ne sont pas champions. Derrière ça, il y a quelques spots qui sont aussi réservés pour arriver aux seize notamment pour le vainqueur de l’Eurocup. Pas la saison prochaine mais la suivante, l’Euroleague va s’élargir.
Comme c’est devenu un championnat avec matchs allers et retours, ça va poser un problème de calendrier. Ce n’est pas très efficace pour le championnat national. Mais je pense, et je voudrais en être sûr, que le champion de France ne peut pas ne pas y être. Ou alors un club qui n’est pas champion mais qui a un projet qui l’amènerait à être pérenne en Euroleague.
Je comprends que l’on soit impatient sur le sujet mais avant, aller en Euroleague à un tour préliminaire et puis au top-16, c’était une chose que l’on pouvait se permettre. Si on n’y parvenait pas, on était reversé en Eurocup et ça nous a pas mal réussi puisque Strasbourg est parvenu jusqu’en finale (contre Galatasaray). Aujourd’hui, avec des matches allers et retours, prendre des branlées toute la saison, ce n’est pas très efficace pour ensuite le championnat national car on est blessé et les blessures au cerveau ça peut faire aussi mal que les fractures sur le corps ! »
La saison du retour en Euroleague pour la France, pourrait donc être celle de 2018-2019. Affaire à suivre.
Articles similaires