Ce soir nous vous proposons, de partir à la rencontre d’un personnage bien connu du basket français actuel directeur exécutif du BCM Gravelines Dunkerque, Hervé Beddeleem. Depuis sur son arrivée il y a 33 ans jusqu’à cette nouvelle année 2017, découvrez le parcours et le quotidien ainsi que les attentes, d’un homme passionné par son sport et en sans cesse recherche d’améliorations.
À l’aube de cette nouvelle année 2017 comment vous sentez-vous ?
Je me sens très bien. L’équipe vient de se qualifier pour la Leaders Cup grâce à sa victoire au Mans, c’est une très bonne nouvelle. Depuis quelques semaines on ressent une dynamique positive avec un public de plus en plus nombreux, coup de chapeau à nos “Irreductibles” et “Loups de mer” qui répondent présents à chaque match à domicile. Le moral ne peut, en conséquent, qu’être positif.
Quand on est à la tête d’un club de basket comment est rythmée la période estivale ?
Il y a un gros travail de réalisé sur le recrutement car mine de rien la saison suivante arrive vite. Globalement on prépare la saison à venir avec Arnaud Marius le Manager Général et le coach, pour être prêt le mieux possible le jour de la reprise. Et en parallèle, nous sommes toujours en quête de refaire le budget ce qui signifie, renouvellement des partenariats existants tout en cherchant de nouveaux partenaires avec Julien Bollengier et son équipe nous sommes à cette période de la saison sur le grill. Sur ce point j’en profite pour remercier tous nos partenaires privés, fidèles depuis notre arrivée aux affaires mais aussi les institutionnels comme la Communauté urbaine de Dunkerque, la ville de Gravelines, la région des hauts de France et le département du Nord !
Vous-êtes à la tête de ce club depuis 2001, après 15 ans de présidence où trouvez-vous votre motivation pour poursuivre ?
Le basket et plus globalement le sport est une passion constante. Quand on met le nez dedans c’est difficile d’en ressortir ! Il y a beaucoup d’adrénaline à apporter autour d’un club. Comme je le dis régulièrement, le basket est en nous ! Ceci étant dit, à la tête du club oui mais seulement 3 ans comme président, en 2004 je suis devenu directeur exécutif (comme Pierre Seillant à Pau à l’époque) et Christian Devos vice-président m’a succédé et a pris la présidence à cette date, depuis lors, cela se passe très bien. Les rôles sont bien définis et nous avons un grand respect l’un pour l’autre, sachant que tous les deux, nous sommes au BCM depuis sa création !
Pensez-vous qu’à un moment il vous faudra dire « stop » ?
Tout le temps que la passion est présente, il n’y a pas de raison d’arrêter.
Destin lié avec le BCM…
Comment êtes-vous arrivé à la tête du BCM ?
Je suis arrivé en 1984. À l’époque le club était présidé par monsieur Albert Denvers et animé par son président délégué monsieur Alain Quennet.
De mon côté j’étais arbitre pour le club de Gravelines. J’ai eu la chance d’être nommé administrateur fondateur en 1988, grâce à Mr Maurice Flandrin, la cheville ouvrière du rapprochement entre Grand-Fort-Philippe et Gravelines, qui m’a laissé sa place pour siéger au CA du nouveau BCM. Puis j’ai été Président de l’association BCM en 1995 en remplacement d’Albert Denvers en assurant également le rôle de responsable du sponsoring du club avec Jean Galle comme Directeur.
De 1995 à 2001, le BCM présidé par Mr Faucon, était alors en souffrance mais il a mis tout en œuvre pour que le BCM puisse rester en ProA. Durant cette période j’étais seulement administrateur. Je suis entré dans le costume de Président du BCM aprés les municipales de 2001 lorsque Bertrand Ringot est arrivé à la tête de la mairie de Gravelines (propriétaire à 80% du capital du club).
C’est ce parcours qui m’a permis d’être aujourd’hui le Directeur Exécutif du BCM.
Quels étaient vos objectifs pour ce club à votre arrivée ? Les avez-vous atteint ?
Les objectifs étaient évidemment de gagner des titres, le plus possible. En 2004, nous sommes allés en finale du championnat et nous avons perdu contre la grande équipe de Pau-Orthez.
Le premier titre est arrivé avec Fabrice Courcier lorsque l’on a gagné la Coupe de France à Bercy en 2005. Jusque-là nous avions déjà vécu de belles émotions en Pro A et en Coupe d’Europe mais n’avions jamais pu savourer un titre. Ensuite nous avons gagné la semaine des AS (maintenant la Leaders Cup) à Pau avec Christian Monschau comme coach, puis la Leaders Cup chez Mickey (en 2013).
Nous avons fini deux fois à la première place de la saison régulière et avons joué un Final Four de Coup d’Europe à Izmir en Turquie.
Il nous manque le graal, le titre de Champion de France !
Vous réalisez depuis pas mal d’années de très bonnes saisons régulières et en play-offs vous n’êtes pas en veine, comment peut-on l’expliquer ?
Les Play-offs c’est vraiment une compétition à part entière qui détermine le Champion de France. Ça se joue surtout sur la dynamique du moment avec l’élan de la phase régulière. C’est vrai que l’on fait souvent des bonnes saisons régulières, les Play-offs ça se joue à vraiment pas grand chose. Il faut être prêt au bon moment.
Le dernier titre obtenu par le club date de 2013 (avec la première Leaders Cup), en terminant la saison dernière à la 5ème place, cette saison c’est le titre ?
On l’espère ! On repart chaque saison pour ce même objectif de remporter des titres. À la Leaders Cup on ne va pas y aller en tant que touristes, on a de réelles ambitions. Et après cela on tentera de se qualifier une nouvelle fois pour les Play-offs pour aller le plus loin possible dans la compétition.
Cet été vous avez perdu votre meneur, Andrew Albicy parti pour le championnat espagnol. Mais le moins que l’on puisse dire c’est que vous n’avez pas été inactif sur le marché des transferts, ce recrutement rempli-t-il les attentes du club ?
Oui, nous avons su recruter des joueurs avec un très bon état d’esprit. Ils le prouvent chaque semaine sur le terrain. C’est vrai que nous avons connu quelques difficultés en début de saison, dues notamment aux nombreuses blessures mais les joueurs ont su remonter la pente pour offrir du spectacle à leur public avec plein de suspense à venir avec la Leaders Cup, et la deuxième partie du championnat qui s’annonce palpitante.
La venue de Florent Pietrus faisait-elle vraiment partie de vos projets, comment celle-ci a pu se concrétiser ?
C’est toujours intéressant d’avoir dans une équipe un joueur aussi capé. Je suis fier de pouvoir compter sur Florent Pietrus au BCM. Il apporte au quotidien son expérience à ses coéquipiers. Quand on a eu la blessure de Fernando Raposo, il nous fallait un joueur pour le remplacer. Florent était l’homme qu’il nous fallait.
Aviez-vous des objectifs que vous vous étiez donné personnellement en prenant la tête de ce club ? Si aujourd’hui vous deviez faire un bilan quel serait-il ?
Le bilan se fera à la fin de ma carrière. J’espère naturellement décrocher un jour le titre de Champion de France. Pour le reste, j’ai vécu déjà de très belles émotions avec des matchs mémorables à Sportica. Et puis il y a tous les titres que le club a remporté comme la Leaders Cup, la Coupe de France…
Le BCM va fêter ses 30 ans au plus haut niveau, ce qui est un gage de longévité. C’est difficile à l’heure actuelle et avec une telle concurrence de pérenniser un club au plus haut niveau. C’est donc une fierté de voir le BCM évoluer en Pro A chaque année et ce depuis 30 ans, qui plus est avec les mêmes dirigeants.
Votre avis sur la « gueguerre » entre la FIBA et l’Euroleague ?
Je n’ai pas de commentaires à faire sur ce sujet.
Pensez-vous que le championnat français est en danger, à cause de ces débats sur les « JFL » ?
Je pense que nous devrions avoir un peu plus de joueurs JFL et quatre étrangers pour que le public puisse mieux s’identifier aux équipes ! Ceci étant dit, quand nous avons de très bons joueurs français ils partent à l’étranger voir en NBA. Cela reste donc un réel problème c’est sûr…
La majorité des joueurs passés dans votre équipe reconnaissent le très bon esprit, et notamment la très bonne ambiance qui règne au Sportica. Qu’est ce qui est vraiment spécial dans cette salle ?
Ça n’est plus un secret que les gens du Nord ont le cœur sur la main. Il y a cette chaleur humaine si particulière dans le Nord. Ça se ressent dans les salles quand le public vient féliciter les joueurs à la fin des matchs. Notre derby face au Portel en est l’exemple même. Une telle communion entre des supporters de deux clubs différents ça s’est rarement vu dans le sport. C’est ça la magie du Nord !
Hervé si vous…
… deviez nous citer un souvenir « basketballistique » mémorable
Très récemment le derby entre le BCM et Le Portel m’a donné des frissons. C’était un moment magique. Comme je l’évoquais juste avant, la communion entre les supporters ça restera à tout jamais gravé en moi. Il y avait une telle ambiance ! Cet Opalico était le plus beau des derbys.
Bordel que c’est beau. pic.twitter.com/Y0FVBgRYGl
— Marie Bourey (@Boubouchon87) 16 janvier 2017
…n’aviez pas été à la direction d’un club
J’aurais continué à diriger d’autres structures comme j’ai pu le faire par le passé… Mais avoir la chance de diriger un club, c’est une énorme chance, quand on gagne c’est même un réel bonheur.
J’en profite pour remercier toutes les personnes qui m’entourent au quotidien, nous formons une réelle bonne équipe pour faire grandir ce club dans le paysage du basket français !
…aviez une une anecdote à nous raconter…
Il y en a beaucoup trop (rires) !
Puis si l’on pouvait vous souhaiter quelque chose…
De remporter des titres et un jour le “TITRE”.
Mais aussi de continuer à bien gérer ce club avec l’aide de Boris Luce pour les finances. Gagner des titres c’est magnifique mais d’équilibrer les comptes c’est une toute autre performance mais on en parle moins hormis le jour où on passe devant la DNCCG (Direction Nationale du Conseil et du Contrôle de Gestion)…
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