Patrice Dumont, journaliste sur Ma Chaîne Sport et spécialisé dans le basket a gentiment accepté de répondre aux questions de Laysitup. Le présentateur ancien patineur de vitesse international, revient pour nous sur ce qui l’a amené vers le basket et sur l’actualité de la balle orange.
Comment êtes-vous devenu journaliste sportif et pourquoi le basket, sachant que vous étiez auparavant patineur de vitesse professionnel ?
(Rires) Tout d’abord je pense que l’on a plusieurs vies. Après il est vrai que j’ai eu une très modeste carrière dans le patinage de vitesse*. Et en fait c’est cela la source car en 1991, Eurosport cherche des gens qui connaissent des disciplines parfois pas forcément classiques en vue des Jeux Olympiques d’Albertville en 1992. Et donc mon entrée ce fait comme ça, ce n’est pas du tout calculé.
Après quand vous faite ce travail vous savez pertinemment que vous n’allez pas pouvoir parler que de votre sport. Et c’est aussi ce qui est intéressant. En ayant eu la chance d’être au début de l’aventure d’Eurosport France, il y avait pas mal de choses à couvrir et notamment la ProA dans le milieu des années 90.
*International de patinage de vitesse (1981-1991), et champion de France en 1981. Patrice Dumont participe également aux Championnats du Monde Juniors 1981 (Elverum, Norvège), et aux épreuves de coupe du monde (Berlin, Heerenveen, Savalen…).
Êtes-vous vous même basketteur ?
Je pratique très peu et très mal ! Mais ce n’est pas grave (rires)
Avez-vous des habitudes avant de commenter un match ?
Oui je pense que c’est assez comparable au sport. J’ai on va dire une certaine routine. En général dans la préparation d’un match, j’aime bien arriver le matin, voir un peu ce qu’il se passe, prendre la température. Puis c’est un moment où les coachs et les joueurs sont plus disponibles également. Ensuite lors du déjeuner on revoit le conducteur de la soirée et l’après-midi j’en profite pour lire la presse locale, par ce que c’est toujours bien d’avoir les infos du cru. Après je m’habille et c’est parti !
C’est vraiment comparable à une compétition sportive, car on se prépare en amont pour être performant au moment où il faut l’être.
Cela fait un moment que vous exercez et au vu du nombre de matchs que vous commentez avez-vous des moment qui vous ont particulièrement marqués ?
Oui j’en ai plein ! Notamment lors de la finale Olympique à Athènes en 2004, lorsque les argentins gagnent, montent et sautent sur la table des officiels. Et sinon aussi lors de la victoire du Maccabi Tel Aviv en finale de la Supro League (ancêtre de l’actuelle Euroleague), à Bercy !
Franchement des souvenirs j’en ai beaucoup et c’est toujours un peu une question pièges. En fait c’est comme si on vous demandait lequel de vos enfants aimez-vous le plus ? (rires). Ce qui est certain, c’est que nous sommes clairement privilégiés.
Vous êtes plus NBA ou Euroleague ?
Je pense que ce sont des expressions du basket qui sont différentes, pour autant c’est tout aussi passionnant ! J’ai eu la chance la saison dernière de faire un premier tour de play-offs et d’assister à un All-Star Game franchement ça va (rires).
C’est clairement des visions de basket différentes mais les deux n’en sont pas moins passionnants !
Vous avez participé à plusieurs projets avec notamment l’émission « Dans le Cercle » avec Edwige Lawson-Wade et L’INSEP TV pouvez vous nous en dire quelques mots ?
« Dans le cercle » : Quand j’étais à Canal, j’avais proposé à Edwige d’intervenir à la TV. Parce que je la connais et que je suivais le basket féminin, et donc quand elle a pris sa retraite elle m’a contacté en me proposant un projet. J’étais très content de pouvoir lancer un projet avec elle. Donc la première année on l’a fait ensemble et la deuxième année elle a décidée de changer d’orientation professionnelle (agent de joueurs) elle n’a donc pas souhaité poursuivre pour ne pas se retrouver en porte-à-faux. Mais en tout cas ce fut un très bon projet et j’ai été très content de pouvoir parler de basket féminin avec Edwige. La deuxième saison j’ai surtout travaillé avec Emeline Ndongue.
INSEP TV : Alors l’INSEP a eu pour projet de lancer cela pour couvrir l’actualité de l’infrastructure. Donc quand je suis arrivé il y avait page blanche, il a fallu tout imaginer. On a imaginé à la fois une émission mensuelle pour partir à la découverte des différents pôles de l’INSEP, puis on a également réalisé quelques documentaires sur le basket avec par exemple : les tests d’entrée des jeunes, les stages de préparation des équipe de France… Puis l’aventure s’est terminée plutôt que prévu puisque Ma Chaine Sport m’a donc appelé, pour savoir si je souhaitais de nouveau couvrir le basket.
INSEParables : Tony Parker & Boris Diaw par INSEP_TV
Après avoir longtemps travaillé au sein du groupe Canal+ vous avez pu côtoyer des personnalités du basket hexagonal comme Jacques Monclar, David Cozette ou encore George Eddy, comment pourriez-vous les définir ?
J’ai passé 5 ans au sein du groupe Canal+. En fait David Cozette pour exemple on s’est vraiment rencontré dès le début du basket sur Eurosport où il m’accompagnait donc en fait je le cotoies depuis 25 ans ! Tout comme George Eddy d’ailleurs. Après concernant Jacques on a également travaillé pas mal de temps ensemble. Nous sommes vraiment des amis, on a commencé un peu tous ensemble plus ou moins, on est à quelques détails prêt de la même génération et on a passé beaucoup de temps et de bons temps ensemble voilà. Ce sont des gens avec qui on prend plaisir au boulot mais aussi en dehors.
Ma Chaîne Sport…
Depuis le début de la saison vous couvrez de nouveau la ProA avec l’émission « La Grande soirée » en compagnie de Claude Bergeaud, avant les play-offs quel bilan tirez-vous de cette première année ?
Bilan clairement très positif ! Parce que une fois encore on a démarré avec une page blanche. Il fallait donc tout construire et assez vite, car le contrat c’est décidé assez tard. Je pense que contenu du contexte, on fait plutôt correctement notre boulot, on est amené à produire et diffuser beaucoup de matchs (2 matchs par journée, plus l’Eurocup et la ligue féminine…). L’émission c’est pareil il fallait partir de zéro, auparavant j’ai pu travailler sur la première saison de l’émission « Lundi Basket » sur Sport+, donc j’avais une idée de ce qui me plaisait et de ce que l’on pouvait faire différemment même si nous n’avons pas toujours moyens qu’on souhaiterait pour faire les choses. On répond à la mission qui est celle de faire un tour de l’actualité basket semaines après semaines. Quant à la venue de Claude Bergeaud, il est une véritable une valeur ajoutée en apportant son expertise technique.
Vous avez commenté bon nombre de matchs de Championnat de France. Quelle différence faites-vous dans l’évolution du basket masculin et féminin au niveau du jeu ? Avez-vous senti cette différence d’évolution dans le jeu ?
Je me rends compte que c’est assez difficile de tout comparer. C’est un peu le même exercice lorsque l’on vous demande « Est-ce que Stephen Curry est meilleur que Michaël Jordan ? », je ne sais pas, on s’en fou et vous savez quoi ? On ne saura jamais. Ce sont deux joueurs d’exception, à deux périodes différentes, dans deux contextes différents. Quand on revoit les images des matchs on se dit « Oh la vache, ça a vachement évolué ! », mais honnêtement je ne sais pas je dois avouer que pour ma part je suis plus dans l’instant présent et la constance. Et ces dernières saisons on peut voir que la hiérarchie (dans le championnat de France) a beaucoup de mal à s’installer, tout le monde peut battre tout le monde.
Les playoffs vont pas tarder à arriver en ProA. Voyez-vous des équipes surprises en playoffs ? Quel est votre pronostic pour la finale 2016 ? Qui va gagner le titre cette saison ?
Je ne pense pas que Limoges soit en play-offs cette année, le match contre Gravelines va peser très lourd (défaite à la suite de cet entretien du CSP Limoges) ! Je ne vois pas non plus d’équipe surprise, je ne pense pas que la hiérarchie des 8 va bouger. Mais pour Limoges cela risque d’être très, très compliqué. Après concernant un éventuel pronostic, je suis « une quiche » à ça !
L’Euroleague…
Un conflit a lieu entre la FIBA et l’Euroleague, la FFBB est plutôt partie prenante avec la FIBA, et vous quel est votre ressenti ? Partagez-vous l’avis de Jacques Monclar qui estime que notre sport serait en danger si nous intégrions la future « Champions League » ?
Ce qui est sûr c’est qu’il y a ici deux points de vue qui s’affronte, d’un côté on peut comprendre que la FFBB souhaite protéger son championnat et l’économie de son championnat et de l’autre côté on a le modèle économique « Euroleague », un modèle qui fonctionne avec des équipes prestigieuses. Ce que je veux dire par là, c’est qu’il ne faut pas que ce soit juste les clubs français qui soient sanctionnés. Je comprends les intérêts des deux camps mais il ne faut pas que les français parce qu’ils sont bons élèves et ont respectés les consignes de la FIBA, se retrouvent quasiment la seule nation de référence en Europe sanctionnée sportivement j’entends.
Ce que dit Jacques Monclar c’est attention, nous ne sommes pas un pays de quatrième zone du basket, on ne va pas jouer contre la 41ème équipe européenne ! On doit ambitionner de jouer des matchs face aux meilleures équipes, sous peine de perdre nos jeunes joueurs. Après ce n’est que le début du chemin, le combat sera long ! Et honnêtement à l’heure où nous nous parlons personne ne sait comment la saison prochaine va se dérouler sur ce plan là ! Par exemple si Strasbourg gagne l’Eurocup ils sont automatiquement qualifié pour l’Euroleague alors là on va voir comment cela se passe, parce que je ne vois pas comment pourrait-on refuser une qualification gagnée sur le parquet… On verra bien.
Un petit mot sur votre site StayWithThePlay
Malheureusement je n’ai plus trop le temps de m’en occupé, mais quand j’ai eu plus du temps j’ai vraiment pris goût à travailler dessus ! Mais là je suis tellement pris que je ne peux plus trop m’en occuper et c’est bien dommage car on sait qu’avec des site internet le plus compliqué c’est de tenir le tempo. Mais mis à part ne pas dormir je n’ai pas de solutions (rires).
Patrice si vous…
…n’aviez pas été journaliste
C’est une très bonne question ! Je ne sais pas trop, surement un métier qui me permettrait de voyager et de rencontrer des gens ! J’ai pas mal de choses qui me passionne en réalité.
Puis si l’on devait vous souhaiter quelque chose…
De belles années de basket devant moi ça serait déjà pas mal !
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